Le Journal

Est si nous pouvions voir avec les yeux d’un chat ?

Bien que les yeux des chatons restent fermés durant les 10 premiers jours de leurs vies, la vue n’en reste pas moins un sens très développé.

Comme chez tout chasseur, c’est un sens très développé et le chat est particulièrement sensible aux contrastes et aux mouvements. Sa perception visuelle est encore efficace lors de faible éclairage puisqu’il voit aussi nettement une image que l’homme avec jusqu’à six fois moins de luminosité. Toutefois, placé en chambre noire, le chat ne voit pas mais se déplace grâce à son sens tactile et notamment à l’aide de ses vibrisses. 

Doté d’une vision 10 fois supérieure à l’humain, avec un champ de vision binoculaire de 100-130°et un champ panoramique de 205-280°, le chat possède un champ visuel plus large. 

La rétine du chat comporte moins de cônes récepteurs de couleur que les humains, il est capable de voir trois couleurs distinctement :

  • bleu-violet
  • jaune
  • vert

ils  ne perçoivent pas du tout est le rouge, le brun et l’orange. Ils perçoivent le rouge de manière très confuse et l’assimilent au vert, tandis que le violet leur paraît très proche du bleu.

De ce point de vue, l’œil humain est beaucoup plus efficace pour distinguer clairement les couleurs 

A l’arrière de sa rétine se trouvent des cellules réfléchissantes que l’on appelle le tapis luisant (Tapetum lucidum) ou tapis choroïdien dont le rôle est de réfléchir vers les récepteurs rétiniens les rayons lumineux qui, sans cela, seraient absorbés par des zones non visuelles.

C’est ainsi que nos petits compagnons ont une vision améliorée lorsque la luminosité est extrêmement faible.  

Sa pupille s’adapte en permanence à la luminosité et peut changer instantanément pour passer de 1 cm de diamètre (mydriase) a une étroite fente à peine visible (myosis). 

Outre le fait d’en faire un excellent chasseur, sa vue lui permet d’établir une communication basée sur des signaux visuels :

Mimiques facial 

Le mouvement des oreilles est parfois le seul signe de changement de l’état émotionnel, avant un crachement ou une gueule ouverte qui sont des signes de menace plus facilement reconnus par l’homme. Schématiquement :

 – Droites, pointées vers l’avant et mobiles : le chat est dans un état neutre. 

– Pavillons redressés et dirigés vers un élément : le chat est en alerte. 

– Aplaties latéralement et de façon symétrique : le chat est en position défensive. 

Les modifications du diamètre pupillaire sont très indicatrices mais sont plus difficilement perceptibles. La mydriase est caractéristique de la peur, tandis que le myosis indique que l’agression est proche. Ainsi, il faudra aussi reconnaître ces signes faciaux plus discrets pour décrypter l’émotion du chat et pour anticiper et donc éviter les agressions. L’analyse de la posture corporelle est également utile pour préciser l’attitude du chat.

Les mimiques faciales, d’après Chappuis-Gagnon

Postures et jeux sociaux

Jeux sociaux 

Les jeux sociaux commencent à partir de la troisième ou de la cinquième semaine et disparaissent vers la douzième ou quatorzième semaine. On décrit jusqu’à six types de jeux sociaux :

 – Le ventre en l’air ou « belly-up » : le chaton est couché sur le dos et présente son abdomen. Il griffe avec les pattes avant et ses postérieurs pédalent, la gueule est ouverte, prête à mordre. On retrouve ce type de position lors d’agression par peur ou lors de situations défensives. 

– Se mettre debout ou « stand up » : le chaton essaye de s’agripper, de mordre et de griffer un chaton couché sous lui. C’est la posture complémentaire du « belly-up » puisque ces deux jeux sont associés dans 67% des cas. On retrouve ces deux postures lors de combats entre chats mâles. 

comportement de jeux sociaux d’après Chappuis-Gagnon

 – Le pas de coté ou « side step » : le chaton est de profil mais la tête est de face. Le dos est arqué, les pattes tendues et la nuque fléchie : c’est l’image du chat noir d’halloween. C’est une posture offensive. 

 – L’affût ou « pounce » : le chaton est tapis, il guette et rampe doucement vers un partenaire de jeu, puis soudain bondit sur lui. On décrit aussi le jeu de chasse qui correspond à une série de poursuite et de sauts sur les partenaires de jeu. Ce sont typiquement les techniques de chasse de l’adulte. 

comportement de jeux sociaux d’après Chappuis-Gagnon

 – Le cabrer ou « vertical stance » : le chaton se dresse sur ses postérieurs, les antérieurs sont alors libres pour frapper ou attraper. 

– L’affrontement ou « face off » : deux chatons sont assis en face de l’autre et s’affrontent à la manière de boxeurs. Ils se portent mutuellement des coups de pattes à la face et tentent de les esquiver. 

comportement de jeux sociaux d’après Chappuis-Gagnon

Les jeux individuels 

Les jeux individuels débutent à partir de la 7ème semaine et persistent à l’âge adulte. Comme les jeux sociaux, ils permettent l’acquisition des postures de l’adulte. Toutefois, ils sont essentiellement dominés par la prédation et se rapportent dans leur dénomination à une proie.

 – Le jeu de la souris : c’est une succession de petits sauts sur un objet mobile. L’objet est tenu par les antérieurs qui le lancent en l’air ou le propulsent vers l’avant. C’est la technique de chasse des petites proies.

Le jeu de l’oiseau : il consiste à attraper avec les antérieurs des objets volants et à les amener à la gueule pour les mordre. C’est la technique de chasse des proies aériennes. 

– Le jeu du lapin : c’est la traque d’une proie de grande taille et de son immobilisation au sol en maintenant une morsure à la nuque. C’est la technique de chasse de proies de taille plus importante que celles du jeu de la souris. 

On décrit aussi le jeu hallucinatoire qui comprend l’ensemble des comportements cités au-dessus mais qui est dirigé vers une proie imaginaire.

  L’ensemble des activités ludiques sert donc de base au répertoire gestuel de l’adulte.

Jouer c’est alors apprendre à communiquer et à chasser.

Les jeux individuels, d’après Chappuis-Gagnon

Attaque et défense 

–  En position offensive, le chat a le dos arqué et ses membres sont tendus. L’arrière train est surélevé, la queue est raide et sous le corps. L’ensemble du pelage est hérissé. La gueule est ouverte découvrant les dents, des vocalises comme le feulement ou le crachement peuvent être associées. 

– En position défensive, le chat est accroupi ou couché, tout son corps est tassé, sa nuque est rentrée et les oreilles sont plaquées sur le côté voire couchées derrière la tête. 

Les yeux sont en myosis ou, si le chat est angoissé, en mydriase.

La gueule est ouverte, le chat peut cracher et feuler. C’est une situation expectative où le chat attend l’attaque pour répondre. 

Parfois le chat bascule sur le côté ou sur le dos, présentant alors son abdomen mais aussi toutes ses griffes et ses dents (posture du « belly-up »). Il ne faudra donc pas considérer cette position comme la position classique de soumission du chien car, dans cette situation, le chat est prêt à réagir et à agresser. 

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